Journée des relais du 2 mars 2018 à Farnières

« Va leur dire »

Journée des relais de la pastorale du secondaire à Farnières, le 2 mars 2018

C’est par un très beau temps d’intériorité que le Père Guy Dermond commence cette journée du 2 mars. Le ton est donné. Nous sommes bien au cœur du thème : le lien entre notre pastorale et l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté. Vous trouverez ci-dessous en fichier joint, les textes et chants. 

Un tour d’horizon institutionnel autour de l’EPC est présenté avec des pistes de réflexion que vous retrouverez sur le site de la pastorale scolaire ci-dessous.

Le Père Guy propose un voyage autour des valeurs. Les salésiens sont appelés aussi à s’approprier le projet citoyen mais ce n’est finalement pas nouveau. C’est au XIXe siècle que se place la fondation des écoles Don Bosco, dans un contexte de contestation face à la société.

La pédagogie salésienne se construit-elle autour de 4 lieux :

·       La MAISON qui accueille :  l'école est AUSSI UN ESPACE DE RENCONTRE, un lieu où on peut se dire.... Même en dehors du temps de l’enseignement.

·       La COUR de récréation (re-création) qui crée : l’expression de la créativité est multiple tant sportive, musicale que théâtrale qu’artistique.

·       L’EGLISE qui évangélise. Bien sûr, tous les jeunes ne sont obligés de s’y rendre. Mais s’y trouve un groupe de jeunes sur lequel s’appuyer pour animer les autres en d’autres lieux aussi.

Deux petites remarques :

o   Toutes les valeurs humaines sont comprises dans les valeurs chrétiennes. L'Evangile les amène à les raffiner, à les mener à leur accomplissement.

o   Par le jeu, on peut faire toucher à l’intériorité.

Ainsi en est-il de l’évolution du site de Farnières. Le CRH propose des classes citoyennes qui, de prime abord, n’ont sans doute rien de religieux. Sauf si au cœur de la réflexion, un témoin par exemple le Père Guy, vient parler de son expérience de prêtre. Le vécu concret du CRH est aussi une manière de vivre les relations en proposant des valeurs qui font grandir la relation.

Et nous comment vivons-nous nos écoles ? A travers ces clés de lecture proposées par le Père Guy, les relais de la pastorale sont invités à (re)lire le projet d’établissement.

·       L’ECOLE qui forme : elle n'a pas pour objectif UNIQUEMENT L’ENSEIGNEMENT DES MATIÈRES . ELLE AIDE ...Elle n’a pas pour objectif de rendre esclave mais d’aider les jeunes à se qualifier, à obtenir une qualification.

Temps d’échange et de production. L'après-midi, Père Guy nous emmène autour de quatre valeurs existentielles mises en lien dans le verset 11 du psaume 84 : "Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent".

La valeur AMOUR est liée à un projet, la VÉRITÉ précise la concrétisation du projet jusque dans les détails, la JUSTICE met en œuvre la faisabilité de celui-ci en l’ajustant au réel, la PAIX ouvre celui-ci vers des perspectives plus larges, plus lointaines.

Deux récits pour expliciter comment ces valeurs se rencontrent et s'embrassent après un débat contradictoire.

1/ La paroisse Saint François de Sales fut celle qui, la première, ouvrit ses portes aux "sans-papiers". Le projet est proposé par ceux qui se soucient du sort des "sans-papiers" La valeur AMOUR est mise en avant avec enthousiasme par ceux qui portent ce projet à cœur.

Une concertation paroissiale s'impose pour qu'il soit bien accueilli par le plus grand nombre.

Les membres de la Fabrique d'Eglise, porteurs de la valeur VÉRITÉ vont aborder tous les aspects pratico-pratiques nécessaires à la réussite de ce projet : chauffage, nourriture, lits, cuisine, assurances, coût global, responsabilité...

Les responsables paroissiaux, porteurs de la valeur JUSTICE-AJUSTEMENT vont tenir compte des demandes et des exigences pour les unifier au mieux : Animation et responsabilité, communication et organisation, horaire et évaluation régulière ... pour la bonne entente de tous et chacun.

Les avocats des "sans-papiers", porteurs de la valeur PAIX, vont nous signifier que le lieu "église" n'est pas le meilleur espace pour faire aboutir la régularisation de ceux-ci. Il faut penser à un déménagement vers un lieu plus neutre pour faire évoluer la situation au niveau politique, administratif...

Ce qui fut fait après six mois de tractation à tous niveaux.

2/ Un commentaire biblique sur le verset 1,26 du livre de la genèse :

« FAISONS L’ÊTRE HUMAIN » Dieu n'a donc pas décidé à lui tout seul de "faire" l'homme. Il a programmé une concertation avec son « parlement des anges » toutes tendances réunies pour leur soumettre son projet.

Les anges de l'AMOUR applaudissent. Ceux de la VÉRITÉ, plus réalistes, objectent et sont plus que réticents. Les anges de la JUSTICE, bienveillants, en acceptent le risque et encouragent la mise en œuvre. Ceux de la paix proclament : « plus jamais, il n'y aura la paix sur terre ! »

Deux "oui", deux "non" ! Débat interminable ! Dieu a quitté sans bruit l’hémicycle et a créé l’homme." C'est fait, dit-il, que chacun prenne ses responsabilités".

Un autre commentaire nous révèle que Dieu a demandé directement à l'homme s'il voulait être créé et être avec lui coresponsable de sa création.

Il y a les valeurs objectives : les critères d’une société, d’une école. Ces valeurs, aujourd’hui, sont mises à mal à cause du choc des cultures. C’est le premier choc des valeurs objectives : choc philosophique, pédagogique, culturel. Or, il ne faut pas s’y arrêter. Il faut oser se confronter : on s’enrichit toujours dans le dialogue.

Il y a les valeurs subjectives : elles sont attachées à nos expériences plus ou moins douloureuses. C’est le deuxième choc : la confrontation au départ de nos expériences : le renvoi d’un élève.

Le troisième choc vient de l’opposition des valeurs objectives aux valeurs subjectives. Si les valeurs ne se rencontrent pas, elles ne s’embrassent pas. On va dans le mur. Le Psaume 84 (84,11) n’est pas une obligation mais une invitation…

Au terme de cette journée, la question d’une éducation à la philosophie et à la citoyenne était au cœur de ces enseignements mais au départ de notre ADN d’école catholique et plus particulièrement, d’une tradition éducative qu’habite les salésiens.

 

Pour poursuivre la réflexion :